
Démarche
La pratique de la video m’a conduite à m’intéresser au non-visible, au non-dit, au sonore, comme possibilité de dialogue avec l’inconscient. Le temps, la lenteur, le déplacement, les mythes, les rituels, les rêves, les éléments sont au centre de ma démarche. J’accumule depuis plusieurs années des photographies, des images filmées, des sons, que je collecte dans mon entourage, dans ma vie quotidienne, au cours de voyages. Je les utilise ensuite dans mes créations. Je cherche à emmener l’intime vers l’archétype, à y introduire une dimension ludique. Je travaille, avec ce (et ceux qui m’entourent), tout en en révélant une infime partie. La photographie est pour moi, intimement liée à la mémoire, au souvenir. Je crée à travers mes photographies des carnets de note. J’enregistre des détails qui font écho à mes propres souvenirs, à des histoires que je m’invente à travers leur mise en lien. J’envisage le sonore comme l’espace de sensations organiques, animales, naturelles et intuitives, mais aussi comme celui d’une passerelle dirigée vers l’image, que cette dernière soit mentale ou physique. La vidéo me permet dans un va-et-vient entre l’image et le son, de jouer avec le réel pour y introduire une forme d’étrangeté. J’ai plaisir à jouer avec les surimpressions, les couleurs, les lumières, les ralentis, les effets spéciaux artisanaux et suis très influencée dans ce sens par les expériences de Raoul Ruiz à la frontière du cinéma de fiction et du cinéma expérimental.
Bio
Après un DESS Réalisation documentaire à Strasbourg dans le cadre duquel j’ai co-réalisé un premier film avec Céline Renaudeau, «Le cirque» diffusé en 2002 sur Alsatic, je me suis installée à Marseille où j’ai accompagné un film d’atelier en 2004 «Belsunce vu par ses habitants» . J’ai réalisé en 2003, «L’image des femmes dans le film de famille» qui a servi de point de départ à une quête personnelle et poétique autour de la féminité, matérialisée dans un documentaire, «De l’une à Elles», produit en 2007, prix de la meilleure utilisation d’images d’archives amateures au festival Mémorimages de Reus en Espagne. Je poursuis aujourd’hui mes créations tout en intervenant dans des ateliers d’art plastique, d’écriture, de photographie et de vidéo avec différents publics, enfants, adultes, personnes âgées, dans différentes structures : école, centre social, hôpital de jour... J’accorde ces dernières années une importance de plus en plus grande au sonore. Je me suis initiée auprès de Natacha Muslera, aux multiples possibilités offertes par la voix, je pratique l’accordéon et l’improvisation libre avec différents instruments. J’ai eu plaisir à travailler des expériences sonores et visuelles sous la forme de performance; notamment avec le le musicien Rémi Luc Saulnier et le réalisateur David Yon sur les images de son film à venir : «La nuit et l’enfant»; au sein du collectif Numéro Zéro, en interaction avec les images de Ouahib Mortada, Laurent Thivolle et Caroline Beuret; plus récemment dans un film en cours de Marc Scialom. Depuis 2014, je suis un cursus de composition en électroacoustique au Conservatoire National de Musique de Marseille. J’ai pu composer plusieurs pièces acousmatiques mais également transformer mon approche de la vidéo en composant mes propres bandes sonores, en développant un travail de matière tant du son que de l’image. Mes pièces sonores et films expérimentaux ont été diffusés dans plusieurs festivals internationaux: FILE, Brésil; In Sonora, Espagne; Stuttgarter filmwinter, Allemagne; Traverse Vidéo, France; MUSLAB, Mexique... Je travaille actuellement à une série de vidéo intitulée LOTERIA MEXICANA.